Novembre 2020
Transition énergétique en Algérie
Leçons, Etat des Lieux et Perspectives pour un Développement Accéléré des Énergies Renouvelables
Le mot du Premier Ministre sur le Premier Rapport du Commissariat sur la Transition Energétique
Le Mot du Premier Ministre, Monsieur Abdelaziz Djerad à l’occasion de la publication du Commissariat aux Energies Renouvelables et à l’Efficacité Energétique “CEREFE” de son rapport sur la Transition Énergétique en Algérie -2020-
“Suite aux mutations profondes qui ont marqué la vie politique dans le pays depuis le 22 février 2019, une trajectoire porteuse d’espoir est entrain d’être façonnée conformément aux aspirations légitimes de tous les citoyens et les citoyennes en vue d’édifier une Algérie nouvelle, moderne et prospère. La première feuille de route à cet égard est à juste titre, élaborée sur la base des 54 engagements de Monsieur le Président de la République, que le peuple a cautionné lors des élections du 12 décembre 2019.
Dans cette perspective, le plan d’action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du Président de la République a d’emblée placé la transition énergétique au cœur des politiques de développement du pays, selon « La triptyque d’un renouvellement économique basé sur la sécurité alimentaire, la transition énergétique et l’économie numérique.
En effet, partant de la situation économique du pays, qui a jusqu’ici reposé sur une ressource non renouvelable et fortement assujettie aux fluctuations qu’impose le monde extérieur, tout programme visant le contournement d’une telle situation, conduit inéluctablement une refonte totale de notre politique énergétique.
Étant conscient qu’à terme, toute transition énergétique d’envergure vise avant tout l’Algérie de demain, elle devrait néanmoins servir dès aujourd’hui comme catalyseur pour une véritable amorce de développement ascendant et soutenu de la nation dans tous les domaines connexes. Il suffit pour cela d’identifier de manière sereine et rigoureuse tous les critères qui peuvent mener avec succès à l’objectif ainsi tracé. Un tel engagement pourrait même être perçu comme l’ultime devoir de la génération actuelle afin d’apporter sa pierre à l’édifice et contribuer ainsi à éclairer le long chemin du progrès réel. Ce dernier étant sous-tendu entre autres, par l’ambition de frayer pour le pays une place de choix dans le monde de demain et ce, conformément à la vision globale de Monsieur le Président de la République, inspirée des attentes exprimées, de manière claire et déterminée, par les citoyens et citoyennes, eu égard aux grandes potentialités dont dispose le pays.
A ce propos, il est indéniable que l’Algérie, qui recèle un gisement de ressources renouvelables, notamment solaire, parmi les plus importants du monde, dispose également d’une étendue territoriale qui lui permet de tirer pleinement profit d’une politique énergétique tournée vers l’avenir. Toutefois, ces prédispositions sont loin de suffire par elles-mêmes si on ne rompt pas avec le cycle infernal de dépendance chronique de l’extérieur en termes de maîtrise réelle du savoir universel et ses applications sur le terrain, les concepts techniques novateurs qui en découlent et enfin les progrès organiques qui les accompagnent.
A ce titre, le gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre afin d’instaurer un modèle énergétique durable, où l’efficacité serait le maitre mot.
De ce fait, toute action permettant une optimisation accrue de la consommation interne de l’énergie, serait encouragée au m.me titre que celle pouvant contribuer à prolonger la durée de vie de nos réserves d’hydrocarbures en diversifiant les moyens de production d’énergie alternatives, notamment base de ressources renouvelables.
Les volumes de gaz et pétrole ainsi épargnés, pourraient ouvrir dans ce cas de nouvelles perspectives à travers un élargissement effectif des activités pétrochimiques locales dont les produits finis ont des débouchés réels sur le marché international, devenu trop incertain pour les ressources énergétiques primaires à l’Etat brut.
Cette reconversion, conjuguée au développement des énergies renouvelables notamment à travers la composante solaire, dont jouissent assez équitablement toutes les régions du territoire national, permettrait d’assurer des revenus plus stables pour le pays qui, pourrait alors mener sereinement sa politique de développement, loin de certains aléas extérieurs. Comme corollaire à la dynamique ainsi envisagée, des activités industrielles liées au secteur de l’énergie et adaptées à l’échelle des PME/PMI, créatrices d’emplois et de richesses locales, seraient encouragées dans le cadre d’un schéma étudié au préalable et visant l’atténuation des disparités régionales.
Quelques-unes sont par ailleurs programmées pour être déployées assez rapidement afin d’accompagner la mise en œuvre de certaines mesures prises récemment en perspective d’un élargissement effectif du concept d’efficacité énergétique. Ainsi, des économies notables sur la consommation intérieure d’énergie seraient attendues à court terme dans le transport, notamment à travers l’incitation publique à un recours plus accru au gaz GPL/C et GNC, l’habitat, l’industrie, l’éclairage public, les ressources en eau et l’agriculture.
Pour le reste, le gouvernement s’engage dès maintenant à asseoir les fondements d’une transition énergétique adaptée aux spécificités nationales, en mobilisant toutes les potentialités du pays pouvant mener
à une concrétisation réelle des objectifs tracés, sans oublier l’instauration de mécanismes d’évaluation continue et rigoureuse des progrès accomplis. Il accordera une grande importance à la formation et la qualification des ressources humaines, la recherche et l’innovation afin de favoriser l’émergence d’une élite en mesure de relever les défis socioéconomiques, techniques et technologiques liés à la transition énergétique.
Il veillera également à créer l’écosystème approprié à une amélioration effective des cadres réglementaire et législatif régissant l’ensemble des activités énergétiques dans le pays, notamment celles destinées à attirer et diversifier les investissements, selon une gouvernance à l’épreuve de tout acte pouvant entraver le développement serein du domaine.
Au final, le gouvernement entend aller de l’avant dans la concrétisation de toutes les promesses faites aux citoyennes et citoyens du pays, en veillant à la mise en place des transformations structurelles qui s’imposent quant à l’environnement socio-économique en vigueur et lever par la même, toutes les entraves et autres comportements bureaucratiques qui ont prévalu jusqu’ici.
Il s’engage également à mobiliser, sans délai, les soutiens financiers nécessaires, dans l’objectif d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables et diversifier leurs usages dans l’ensemble des secteurs d’activités, créateurs de richesses et d’emplois durables.
De telles mutations énergétiques sont en fait jugées inévitables pour l’avenir du pays, afin qu’il puisse intégrer la dynamique universelle qui s’impose dans le domaine et léguer ainsi un patrimoine sur lequel les générations futures peuvent compter”.
Abdelaziz Djerad, Premier Ministre